Département de Philosophie

Faculté de lettres, Université de Genève

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"For example, someone might think that, whereas Socrates is
essentially human, he is only necessarily Greek-or-not."
(Yablo 1987: 297, note 6)

Détermination et survenance

Objets, propriétés, tropes, états de choses, événements, processus, nombres, ensembles, quantités, mots, genres, espèces, propositions et notions sont des entités. Les entités sont particulières ou universelles, abstraites ou concrètes. Elles ont des propriétés nécessaires et contingentes, essentielles et accidentelles, intrinsèques et extrinsèques, relationnelles et non-relationnelles. Chacune des subdivisions et chacune des catégories ontologiques se prête à la controverse.

Certains objets sont déterminés par des propriétés ou par d'autres objets. Le sourire de Maria ne peut pas être le sourire d'une autre personne ou quelque chose d'autre qu'un sourire, Sam ne peut pas être l'enfant d'autres parents que les siens, sa douleur ne peut pas être non ressentie, les narines de Sam ne peuvent pas être les narines de Maria, le baiser de Sam et Maria ne peut avoir lieu à un autre moment que celui où il a lieu, 3 ne peut pas être plus petit que 2, il doit y avoir des nombres entiers et une espèce ne peut être sans exemplaire. Outre ces cas de déterminations ontologiques, il y a des relations de détermination qualitative: le rouge de cette pomme est dû à son processus de mûrissement, le sourire de Maria est rendu plus charmant par la fleur dans ses cheveux, le baiser de Sam et Maria aurait été plus court si Maria avait été moins patiente etc..

La détermination d'un objet par un autre objet ou une propriété peut être existentielle (l'objet ne pourrait exister), essentielle (l'objet ne serait pas ce qu'il est) ou qualitative (l'objet serait autre ou serait un autre objet). Un objet a est existentiellement déterminé par un autre objet b si a ne pourrait pas exister sans que b existe, essentiellement déterminé si a ne serait pas la chose que a est si b n'existait pas et, finalement, qualitativement déterminé si a serait autre sans b.

Tout le long de notre survol des théories métaphysiques contemporaines, nous rencontrerons des exemples de ces types de détermination. Nous essayerons de développer une théorie générale qui combine les notions de vérité, existence, modalité, essence et dépendance ontologique en un tout. La survenance, est-elle une forme de détermination?

Une classe de propriétés B (par ex. les propriétés Biologiques) survient sur une classe de propriétés A (par ex. les propriétés de la physique Atomique)1

Etant donné la présence d'opérateurs modaux, la survenance est une notion d'ordre modal. Elle est en conséquence souvent analysé à l'aide d'opérateurs modaux. Cependant, une question reste ouverte mais dans ces analyses: la survenance et la détermination sont-elles une seule et même chose? Je vais défendre la thèse qu'il y a une relation de détermination (ou de dépendance)

  1. qui n'est pas modale et
  2. qui peut être contingente.

La deuxième thèse est plus forte que la première puisque même un concept non-modal peut coïncider - comme 'par hasard' - avec un concept modal. Considérons maintenant quelques exemples (controversés) de survenance et/ou de détérmination.

Premier exemple - La vérité survient sur l'être ("truth supervenes on being"). Il est impossible que quelque chose de vrai actuellement (un porteur de vérité qui décrit correctement le monde actuel) soit faux sans que quelque chose ne se modifie dans l'être. La vérité ou la fausseté d'une phrase est déterminée par l'existence ou non de certaines choses; si, étant donné l'existence de certaines choses, certaines phrases sont vraies, il est impossible que d'autres choses existent et que toutes et seules ces mêmes phrases soient vraies. A toute différence concernant quelles phrases sont vraies doit correspondre une différence concernant quelles entités existent.
Mais auquel des trois types de survenance distingués ci-dessus appartient la survenance de la vérité sur l'être? Elle n'est pas locale, car certaines propriétés sont extrinsèques: Sam peut perdre la propriété d'être la plus grande personne dans la salle sans devoir changer sa taille. Une phrase attribuant à Sam la propriété d'être la plus grande personne dans la salle peut donc, étant d'abord vraie, devenir fausse même si rien ne change par rapport à l'existence de Sam. Elle n'est pas non plus régionale, car certaines propriétés sont relationnelles: Xanthippe peut devenir veuve sans qu'il se produise un changement quelconque en elle. Une phrase qui dit qu'elle est veuve peut être vraie de Xanthippe mais fausse de quelqu'un qui est un duplicat parfait d'elle. "Sam est plus grand que Hugo" peut, étant d'abord vraie, devenir fausse, même si Hugo cesse d'exister: pour localiser le vérifacteur, il ne suffit pas de prendre Sam seul. Enfin, la survenance de la vérité sur l'être n'est pas globale, car certaines propriétés sont négatives ou quantifiées: tout ce qui existe peut rester comme il est et il peut cesser d'être vrai qu'il n'y a pas de licornes. La survenance de la vérité sur l'être semble donc n'appartenir à aucun des trois ordres de survenance que nous avons différenciés.

Deuxième exemple - Qu'ont deux objets semblables en commun? Les réalistes (selon un sens de ce mot) admettent que la ressemblance survient sur les propriétés. Mais s'agit-il de survenance sur des propriétés partagées (universaux) ou sur des relations de ressemblance élémentaire entre des propriétés (tropes)? La relation de survenance est-elle toujours directe ou y a t-il des ressemblances plus fondamentales que d'autres? Le défenseur des universaux soutient que la ressemblance survient sur le partage de propriétés: il ne peut pas arriver que deux choses ne se ressemblent pas si elles ont une propriété en commun. Le 'tropiste', par contre, défend que la ressemblance entre des choses survient sur la ressemblance (et non pas l'identité) de leurs propriétés: le mur et la tasse se ressemblent parce que leurs deux rougeurs (qui sont différentes) se ressemblent entre elles.

Troisième exemple - Comment distinguer les propriétés des objets? Ramsey a mis en doute l'existence même d'une différence: si la différence ontologique entre les universaux et les particuliers survient sur la distinction sémantique entre noms propres et prédicats, se demande Ramsey (1925), comment expliquer la parenté étroite entre "Socrate est sage" et "la sagesse est exemplifiée par Socrate"?

Quatrième exemple - Les relations sont-elles irréductibles ou surviennent-elles sur des propriétés? Russell a affirmé, s'opposant ainsi à Leibniz et à la tradition philosophique, que les relations ne surviennent pas régionalement sur les propriétés et ne sont donc pas réductibles à elles. C'est de cette manière qu'il a motivé l'innovation principale de la logique moderne, c'est-á-dire l'invention du calcul des prédicats. Ses arguments, en particulier ceux présentés dans [Russell(1903)], sont concluants et largement acceptés. Cependant, un doute subsiste: ne pouvons-nous pas tout au moins affirmer l'existence d'une survenance globale? Si les propriétés de tous les objets considérés sont fixées, comment les relations entre ces objets peuvent-elles ou pourraient-elles encore varier? Une relation de survenance analogue semble exister entre les propriétés intrinsèques et extrinsèques: comment peut-on distinguer deux objets par des propriétés extrinsèques sans en même temps les distinguer par une différence intrinsèque entre leur deux sommes possibles? Quand, contrairement à mon frère, je me trouve à Genève, alors notre somme a la propriété intrinsèque qu'une des ses parties est à Genève et une autre partie ailleurs.

Cinquième exemple - Les propriétés sont qualitatives: elles caractérisent comment sont les objets qui les possèdent. Que Socrate soit blanc ou bleu est détérminé par Socrate, le blanc et le bleu. Cependant, Socrate peut co-exister avec ses propriétés (le blanc et le bleu) sans pour autant se trouver dans une relation d'exemplification: si la blancheur de Socrate (une propriété) est prise pour un universel, il se peut que Socrate soit complètement bleu et que, toutefois, le blanc existe parce qu'exemplifié par un autre objet. Par contre, si la blanc de Socrate est un trope, un blanc qui lui ressemble parfaitement peut exister chez quelqu'un d'autre. A nouveau nous avons une (forme de) détermination sans survenance.

Sixième exemple - les objets qua. Picasso avait plus de succès en tant que peintre qu'en tant qu'écrivain. Le Picasso Peintre avait plus de succès que le Picasso Ecrivain, mais Picasso n'avait pas plus de succès que Picasso. Lorsque nous considérons Picasso en tant que peintre et Picasso, nous pouvons distinguer deux objets différents. Même lorsque les objets ne sont pas déterminés par leurs caractéristiques (accidentelles), il y a des 'objets qua' (des 'objets-en-tant-que' comme le Picasso Peintre) qui sont déterminés selon leurs caractéristiques individuelles. Et ici non plus nous n'avons pas de survenance.



Le réalisme modal

Nous appelons "modalités" les caractérisations de phrases ou de prédications comme nécessaires, possibles ou impossibles. La logique modale, interprétant ces expressions comme des opérateurs, étudie les inférences comme

Quelqu'un de sage est nécessairement heureux.
(1) Dieu est nécessairement sage
Donc, Dieu est nécessairement heureux.

Il n'est pas possible qu'une chose soit entièrement rouge et verte en même temps.
(2) Cette orange est entièrement rouge.
Donc, cette orange n'est pas entièrement verte.

Une phrase "p" est nécessaire (formalisé par "□p") ssi. sa négation est impossible ("¬□¬p"); une phrase est possible ("□p") ssi. sa négation n'est pas nécessaire ("¬◊¬p"). Nous distinguons des modalités de re ('de la chose') et de dicto ('de ce qui est dit'). Une modalité est 'de re' si elle qualifie une propriété attribuée à un objet et 'de dicto' si elle concerne le statut d'une phrase. Cette distinction règle l'interaction de la modalité avec la quantification:

de dicto de re
"Necessairement,quelqu'un va à pied"
"Quelqu'un doit aller à pied"
□ ∃x(Fx)
(il est nécessaire qu'il y a une personne qui va à pied)
"Il y a quelqu'un qui va nécessairement à pied"
"Quelqu'un doit aller à pied"
x □ (Fx)
(il existe une personne qui va nécessairement à pied)
"Il est possible que tous gagnent.
"Tout le monde peut gagner"
◊ ∀x(Fx)
(il est possible qu'il y a tout le monde qui gagne)
"Tous gagnent possiblement"
"Tout le monde peut gagner"
x ◊ (Fx)
(Tout le monde est tel qu'il est possible qu'il gagne)

Toutefois, dans le langage ordinaire, la distinction "de re" / "de dicto" n'est souvent pas faite explicitement: la phrase "Quelqu'un doit aller à pied.", dite dans une situation où il y a cinq personnes mais seulement quatre places dans la voiture, est vraie de dicto mais fausse de re. La phrase "Tout le monde peut gagner", dite d'un jeu avec un seul premier prix, est vraie de re mais fausse de dicto.

Le problème traditionnel de la modalité est posé en termes de prédications modales de re (cf. Quine 1953c) comme:

(9)  9 est nécessairement plus petit que 10.

Mais nous savons que

(9')  9 = le nombre des planètes

Pourtant, malgré la vérité de cette identité, nous ne voudrions pas conclure de (9) que

(9'')  Le nombre des planètes est nécessairement plus petit que 10.

Étant donné la non-substituabilité des termes co-référentiels, le contexte linguistique gouverné par "Nécessairement ..." (ou "Il est nécessaire que ...") est opaque. Les philosophes d'inspiration quinéenne en ont conclu que l'utilisation d'opérateurs modaux n'était pas légitime en philosophie.

Rudolf Carnap (1947) a défendu la logique modale contre cette objection en donnant des conditions de vérité extensionnelles à des propositions modales exprimées en termes de 'descriptions de situation' (state descriptions) ou mondes possibles . En recourant au quantificateur universel pour la nécessité et au quantificateur existentiel pour la possibilité, nous obtenons les analyses

(P)  il est possible que p  : ⇔  il y a un monde possible où il est vrai que p
(N)  il est nécessaire que p  : ⇔  p est vrai dans tous les mondes possibles

soit, au moyen de symboles,

(P')  "◊ p" est vrai   : ⇔  ∃ w(w est un monde possible ∧ w |= p)
(N')  "∟ p" est vrai   : ⇔  ∀ w (w est un monde possible → w |= p)

C'est sur cette analyse que Kripke (1959) (1963a) (1963b) (1965) s'est appuyé pour élaborer sa fameuse sémantique de la logique modale.2

Par la suite, le problème philosophique de savoir comment il fallait analyser les identités à travers les mondes possible s'est posé (lié à la fameuse 'objection de Humphrey' dont on discutera dans la sct. 13.2). C'était en partie pour résoudre ce problème que Lewis (1968) a proposé sa théorie du réalisme modal. Il y offre, d'ailleurs, une réponse radicale: bien qu'il n'existe aucune connexion causale ou spatio-temporelle entre nous et les autres mondes possibles, ces derniers existent 'dans le même sens' que le monde actuel.3

Lewis analyse les énoncés modaux à l'aide de contreparties. Une contrepartie de moi dans un monde w est la personne (réelle chez Lewis) que je serais si w était actuel. S'il est possible pour moi d'être à Berne maintenant, c'est parce que j'ai une contrepartie qui est à Berne maintenant. Cette personne est ma contrepartie parce qu'elle est, sa localisation et les propriétés associées à cette dernière à part, très similaire à moi. La relation de contrepartie est déterminée par la similarité: ma contrepartie dans un monde est la personne la plus similaire à moi-même dans ce monde. Il se peut que deux personnes soient également similaires à moi et que personne d'autre que ces deux personnes ne soit plus similaire à moi dans ce monde: par conséquent, il se peut j'aie deux contreparties dans ce monde et que "J'aurais pu être deux personnes" soit vraie.

Nous obtenons donc l'analyse suivante des énoncés modaux de re:

(drP)  il est possible pour a de F   : ⇔  ∃ a' (a' est une contrepartie de a ∧ Fa')
(drN)  il est nécessaire pour a de F   : ⇔  ∀ a' (a' est une contrepartie de a → Fa')

Lewis appelle les propriétés nécessaires pour a (les propriétés que a partage avec toutes ses contreparties) les propriétés essentielles de a. En combinant cela avec l'analyse des énoncés modaux de dicto par les mondes possibles, nous obtenons:

(P'')  "◊ Fa" est vrai   : ⇔  ∃wa' (w est un monde possible ∧ a' est une contrepartie dans w de a ∧ w |= Fa')
(N'')  "∟ Fa" est vrai   : ⇔  wa'((w est un monde possible ∧ a' est une contrepartie dans w de a) → w |= Fa')

Qu'est-ce qu'un monde possible selon Lewis? Le monde actuel, tout ce qui est, est un monde possible. Les autres mondes possibles sont des configurations de choses et de propriétés autres que dans le monde actuel. Les phrases qui décrivent ces configurations seulement possibles sont fausses, mais possiblement vraies - si le monde possible en question était actuel, alors la phrase serait vraie. Le réalisme par rapport aux mondes possibles de Lewis est caractérisé par deux thèses:

  1. Les mondes seulement possibles sont des entités de la même catégorie que le monde actuel: ils sont des touts spatio-temporelles maximaux.
  2. "Actuel" est un indexical comme "ici" et "aujourd'hui": "le monde actuel", dit par une de mes contreparties, désigne son monde et ne désigne pas le monde actuel


Essence et nécessité

Comme Quine, Kripke et Lewis souscrivent à une théorie modale de l'essence: la légitimité des opérateurs modaux détermine pour eux la légitimité de la notion d'essence. Cependant, il se différencient sur les points suivants: Quine pense que la notion d'essence, comme celle de nécessité, est dénuée de sens. Kripke et Lewis utilisent la notion d'essence, mais le dernier pense qu'elle est contextualisée et relative, alors que le premier la prend pour absolue et 'métaphysique'.

Les trois positions se distinguent, par exemple, dans le traitement d'un énoncé comme

(QM)  Willard est nécessairement rationnel.

Quine (1953c) a maintenu que (QM) est d'une valeur de vérité indéterminée: vraie si nous le considérons comme philosophe, fausse si nous le considérons comme coureur ou cycliste (il serait alors plutôt nécessairement bipède). Il semble que les modalités font recours à des perspectives et dépendent de la description que nous donnons d'un fait non-modal.

Lewis (1971) est d'accord avec Quine, mais ne pense pas qu'il s'ensuit que la notion est sans utilité en métaphysique - la relativité montre seulement que nous pouvons privilégier certains aspects de similarité sur d'autres et définir les relations de contrepartie par recours à elles. Si, dans un certain contexte, je privilègie la rationnalité de Quine (en pensant à lui en tant que philosophe ou mathématicien, par exemple), (QM) sera vrai (dans ce contexte) parce que rien de ce qui n'est pas rationnel ne comptera comme contrepartie de Quine. Si, par contre, je pense à lui en tant que cycliste, alors (QM) peut être faux.4

Kripke par contre pense que (QM) est vrai dans n'importe quel contexte (et qu'il est faux que Quine, même en courant, est nécessairement bipède), et que cela montre quelque chose de profond au sujet de sa nature. Il développe une conception autonome de l'essence (bien qu'il l'analyse modalement): une propriété est essentielle à Quine ssi. elle appartient à sa nature et détermine ce qu'il est. On peut alors caractériser l'essentialité de certaines propriétés, à la manière de Fine (1994), comme 'intimité qualitative': les propriétés essentielles d'une chose sont les propriétés qui ont un lien particulièrement étroit avec ce qu'est cette chose et appartiennent à sa 'définition réelle'.

Fine (1994) a proposé une critique importante de la théorie modale de l'essence de laquelle nous discuterons en détail dans le ch. 13. Il a montré qu'il y a des propriétés qu'une chose a par nécessité, mais non en vertu de son essence. Dans tous les mondes possibles, tel objet (ou ses contreparties) a une propriété F, mais en vertu de ses relations avec le reste du monde et non en vertu de son essence. Le fait que la propriété F soit nécessaire est en quelque sorte un hasard du point de vue de l'objet que nous considérons. C'est-à-dire que ce n'est pas l'essence de l'objet qui fait qu'il a la propriété F, mais peut-être l'essence d'autres objets ou ses relations nécessaires avec d'autres objets. Nous verrons dans la sct. 13.1 qu'une telle propriété nécessaire mais non essentielle de Socrate est être un membre de l'ensemble {Socrate}.


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© 2007 Philipp Keller, Département de Philosophie, Université de Genève
Veuillez citer l'auteur si vous utilisez ce cours.
("Philipp Keller 2007, "Introduction à la métaphysique", cours virtuel á l'Université de Genève, chapitre 1")
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