BA7, SE02: Lecture de textes philosophiques


Fabrice CORREIA, Julien DUTANT, Ghislain GUIGON, Philippe KELLER, Olivier MASSIN, Anne MEYLAN

BA7 : Philosophie 7, code 3I022
SE02 Séminaire des assistants : Lecture de textes philosophiques

Vendredi 16-18, Salle B109
philipp.blum@philosophie.ch



Présentation

Le but du séminaire est d'entraîner les étudiants à l'argumentation philosophique à un niveau avancé. Nous lirons et discuterons des textes contemporains sur une variété de sujets, dont une majorité sont considérés comme des classiques sur des thèmes comme les événements, le temps, les universaux, les objets ordinaires, la contradiction, le vague, le scepticisme, la justification épistémique, la perception, la conscience, la liberté ou le libre-arbitre. Le séminaire sera aussi l'occasion de pratiquer la lecture de textes en anglais, les aptitudes à la présentation orale, et d'élargir ses horizons philosophiques en abordant de manière rigoureuse des questions plus marginales comme la preuve ontologique de l'existence de Dieu, le "bullshit" ou la perversion sexuelle.

Les textes seront mis à la disposition des étudiants sous forme de dossier à la bibliothèque. Tous les étudiants devront lire chaque article avant la séance, et envoyer deux questions sur celui-ci par email à l'enseignant responsable de la séance. Chaque étudiant devra en outre choisir plusieurs articles (suivant le nombre d'étudiants inscrits), pour lesquels il préparera une fiche de lecture d'une page, contenant un résumé et des pistes de discussion, qu'il lira en début de séance. L'étudiant rédigera après la séance une discussion un peu plus longue de l'article, et l'ensemble de ces résumés et discussions constituera son attestation (une douzaine de pages). A la fin de l'année, les étudiants choisiront une dizaine d'articles (à l'exclusion de ceux qu'ils auront présentés), et seront interrogés sur l'un d'entre eux (oral de 30 min, article mis à la disposition de l'étudiant).

Vous trouverez ci-dessous la liste des articles parmi lesquels les étudiants choisiront ceux que nous discuterons (sujette à quelques modifications ponctuelles si besoin est). Un peu plus bas, vous trouverez une brève présentation de chaque article, ainsi que les références complètes.

Début: 21 septembre (séance d'information). Pas de séance le 28 septembre. Première discussion le 5 octobre.

Liste des textes

Métaphysique

  1. DAVIDSON, Donald, 1969, "L'individuation des événements", (Anne Meylan, SA)
  2. QUINE, Williard van Orman, 1969, "Natural Kinds", (Ghislain Guigon, SP)
  3. LEWIS, David K., 1983, "New Work for a Theory of Universals", (Ghislian Guigon, SP)
  4. * TICHY, Pavel, 1979, "Existence and God" (Ghislain Guigon, SP)
  5. * LEWIS, David, 1976, "The Paradoxes of Time Travel", (Fabrice Correia, SA ou SP).
  6. * LEWIS, David, 1993, "Many, but Almost One", (Fabrice Correia, SA ou SP)
  7. * FINE, Kit, 1982, "Acts, Events and Things", (Fabrice Correia, SA ou SP)
  8. * VAN CLEVE, James, 1985, "Three Versions of the Bundle Theory", (Olivier Massin, SA ou SP)
  9. * LEWIS, David K., 1984, "Putnam's Paradox", (Philipp Keller, SA ou SP)

Logique et Langage

  1. * PRIOR, Arthur, 1959, "Thank Goodness That's Over", (Fabrice Correia, SA ou SP).
  2. * PRIEST, Graham, 1998, "What is so Bad about Contradictions?", (Fabrice Correia, SA ou SP).
  3. * CARGILE, James, 1969, "The Sorites Paradox", (Ghislain Guigon, SP).
  4. PUTNAM, Hilary, 1967, "The meaning of "meaning" ", (Julien Dutant, SA).
  5. PERRY, John, 1979: "The Problem of the Essential Indexical", (Julien Dutant, SA)

Connaissance

  1. * UNGER, Peter, 1971 "A Defence of Skepticism", (Ghislain Guigon, SP)
  2. GOLDMAN, Alvin, 1979, "What is justified belief?", (Anne Meylan, SA).
  3. SOSA, Ernest, 1980, "The Raft and the Pyramid", (Anne Meylan, SA).
  4. LEWIS, David, "Elusive Knowledge", (Julien Dutant, SA)
  5. * KEELEY, Brian L., 1999, "Of Conspiracy Theories" (Philipp Keller, SA ou SP)
Esprit et Action
  1. DAVIDSON, Donald, 1969, "How is Weakness of the Will Possible", (Amanda Garcia, SP)
  2. * DRETSKE, Fred, 1979, "Simple seeing",(Olivier Massin, SA ou SP)
  3. NAGEL, Thomas, "What is it like to be a bat", (Julien Dutant, SA)
  4. * NAGEL, Thomas, 1969, "Sexual Perversion", (Philipp Keller, SA ou SP)

Ethique et Politique

  1. * FRANKFURT, Harry, 1994, "Autonomy, Necessity and Love", (Julien Dutant, SA)
  2. * FELDMAN, Fred, 2002, "The Good Life: a defense of attitudinal hedonism", (Olivier Massin, SA ou SP)
  3. FRANKFURT, Henry, 1986, "On Bullshit", (Julien Dutant, SA).
  4. * FRANKFURT, Harry. 1971. "Freedom of the Will and the Concept of a Person" (Julien Dutant, SA)
  5. * FRANKFURT, Harry. 1969, "Alternate Possibilities and Moral Responsibility", (Julien Dutant, SA)
  6. WILLIAMS, Bernard, 1979, "Moral Luck", (Julien Dutant, SA)
  7. NAGEL, Thomas, 1979, "Moral Luck", (Julien Dutant, SA)

Présentation détaillée des textes

Les articles marqués d'une * sont en anglais.

Métaphysique


DAVIDSON, Donald, 1969, "L'individuation des événements", in Davidson, Actions et événements, PUF, 219-243.
  • Anne Meylan, SA.
  • Résumé: à venir

QUINE, Williard van Orman, 1969, "Natural Kinds", in Quine, Ontological Relativity and Other Essays, Columbia University Press, pp. 114--138. Trad. fr. "Espèces Naturelles" in "La relativité de l'Ontologie".
  • Ghislain Guigon, SP
  • Résumé: à venir

LEWIS, David K., 1983, "New Work for a Theory of Universals", Australasian Journal of Philosophy, 61:4, 343-377, trad.fr. "Une nouvelle tâche pour la théorie des universaux". (extraits).
  • Ghislian Guigon, SP
  • Résumé: à venir

* TICHY, Pavel, 1979, "Existence and God", Journal of Philosophy, 197, pp.430-420.
  • Ghislian Guigon, SP
  • Résumé: à venir

* LEWIS, David, 1976, "The Paradoxes of Time Travel", Americain Philosophical Quarterly, 13:2, 145-152.
  • Fabrice Correia, SA ou SP
  • Vous êtes à bout, et voulez vous suicider. Vous avez un revolver, mais vous êtes trop déprimé pour le faire. Vous vous dites que si vous aviez une machine à remonter le temps, vous l'utiliseriez pour revenir dans le passé et vous tuer vous-même. Alors que vous commencez à vous interroger sur la cohérence de cette idée, vous voyez soudain quelqu'un surgir de nulle part, qui s'avance avec un revolver pointé sur vous. En fait il vous ressemble parfaitement, à ceci près qu'il a l'oeil gauche en sang. Vous le regardez droit dans les yeux, calmement. Il tire. Vous sentez une vive douleur à l'oeil gauche, titubez, et tombez par accident dans un cube à l'allure étrange. Vous perdez conscience. Quand vous vous réveillez, vous sortez du cube, et vous voyez quelqu'un qui vous fixe calmement. Vous réalisez que c'est vous-mêmes quelques instants plus tôt. Vous ressentez une douleur terrible. Cela doit s'arrêter, vous ne le supportez plus, vous devez le tuer, le tuer une fois pour toutes. Vous tirez, mais votre vue est mauvaise et vous ne réussissez qu'à le blesser à l'oeil gauche. Il titube et tombe dans le cube. (tiré de Frank Artzenius et Tim Mauldin, "Time Travel", Stanford Encyclopedia of Philosophy)

* LEWIS, David, 1993, "Many, but Almost One", Ontology, Causality, and Mind: Essays on the Philosophy of DM Armstrong, pp. 163-182, reprinted in Lewis, Papers in Metaphysics and Epistemology, Cambridge University Press, 1999. (Fabrice Correia, SA ou SP)
  • Fabrice Correia, SA ou SP
  • Prenez un chat, Tibbles, posé sur un tapis. Certains de ses poils sont bien fixés, certains sont sur le point d'être détachés, d'autres sont détachés mais tiennent en étant mêlés aux autres, d'autres sont dans la fourrure, mais prêts à en tomber, d'autres sont sur le tapis. Qu'est-ce que Tibbles? Est-ce le chat qui contient tous ces poils, ou seulement certains de ceux-ci? On a ici une multitude d'objets distincts qui sont tous d'aussi bon candidats au titre d'être Tibbles. Alors combien y a-t-il de chats sur le tapis? Le même problème se pose pour les nuages, clous qui commencent à rouiller, les boules de neige, vous-mêmes, et tous les objets ordinaires.

* FINE, Kit, 1982, "Acts, Events and Things", Language and ontology, pp. 97-105.
  • Fabrice Correia, SA ou SP

* VAN CLEVE, James, 1985, "Three Versions of the Bundle Theory", Philosophical Studies, 47:1, pp.95-107.
  • Olivier Massin, SA ou SP

Logique et Langage


* PRIOR, Arthur, 1959, "Thank Goodness That's Over", Philosophy, Vol. 34, No. 128 (Jan., 1959), pp. 12-17.
  • Fabrice Correia, SA ou SP
  • Selon la conception traditionnelle du langage, les affirmations expriment des propositions éternelles. Ainsi, "le repas a eu lieu hier" servirait à affirmer que le repas a eu lieu la veille du jour où la phrase est énoncée, ou que le repas a eu lieu le 17 juin 2006 (par exemple). Prior soutient que cette conception ne peut pas rendre compte de certaines affirmations. Par exemple, celui qui dit "Dieu merci, c'est fini!" ne veut pas dire quelque chose comme "Dieu merci, la fin de cet événement a eu lieu le 15 juin 1954". Cela conduit Prior à défendre la notion de propositions temporelles, qui peuvent être vraies un jour mais fausses le lendemain.

* PRIEST, Graham, 1998, "What is so Bad about Contradictions?", The Journal of Philosophy, 95:8, pp. 410-426.
  • Fabrice Correia, SA ou SP
  • Graham Priest soutient qu'il n'y a rien de mal à croire quelques contradictions. Ils rejette des arguments courants contre cette idée, à savoir que les contradictions impliquent tout, qu'elles ne peuvent pas être vraies, qu'elles ne peuvent pas être rationnellement crues, que s'il était acceptable de les croire, on ne pourrait jamais critiquer quelqu'un, et que s'il était acceptable de les croire, personne ne pourrait rien nier.

* CARGILE, James, 1969, "The Sorites Paradox", The British Journal for the Philosophy of Science, 20:3, pp. 193-202.
  • Ghislain Guigon, SP
  • Supposez qu'une caméra filme un tétard placé dans un aquarium pendant trois semaines. Si la caméra prend 24 images par secondes, nous aurons 43.545.600 images. L'image 0 montre un têtard. L'image 43.545.600 ne montre pas un tétard. Mais par des principes de base logiques et mathématiques, cela implique qu'il existe un n tel que l'image n montre un tétard et l'image n+1 ne montre pas un têtard. Mais il est implausible de penser que le têtard cesse d'en être un en 1/24e de seconde! James Cargile discute plusieurs façons de résoudre ce problème: s'il faut abandonner la logique, considérer qu'à un certain point il n'est ni vrai ni faux que l'animal est un têtard, admettre des degrés de vérité, et d'autres.

PUTNAM, Hilary, 1967, "The meaning of "meaning" ", in K. Gunderson (ed) Putnam, Language, Mind and Knowledge, University of Minnesota Press. Trad.fr "La signification de "signification" ", in D. Fisette et P. Poirier, Philosophie de l'esprit, pp.41-85. (extraits).
  • Julien Dutant, SA
  • Putnam défend la thèse que "les significations ne sont pas dans la tête", c'est-à-dire que les significations de certains mots (comme "eau" ou "or") ne sont pas fixés par ce que nous croyons à propos de celles-ci (nos théories), mais par notre environnement. Il s'appuie notamment sur l'expérience de pensée de la Terre-Jumelle, où l'on imagine une planète entièrement identique à la nôtre, à ceci prêt que le liquide incolore et inodore qu'on y trouve dans les lacs et les rivières a une autre nature chimique que celui de la Terre.

PERRY, John, 1979: "The Problem of the Essential Indexical", Nous 13:1, p.3-21. Trad fr. "Le problème de l'indexical essentiel", in Perry, Problèmes d'indexicalité, Editions CSLI, 1999, pp.37-64. ~-Julien Dutant, SA
  • Perry remarque que le pronom "je" est indispensable pour attribuer certaines croyances. Par exemple, ce n'est pas la même chose pour moi de croire que cette personne a son pantalon en feu que de croire que mon pantalon est en feu, même s'il se trouve que la personne en question, dans le premier cas, c'est moi que je vois dans un miroir. Perry soutient que ce fait invalide plusieurs analyses de la croyance (et plus généralement des états mentaux), comme celle selon laquelle les croyances sont des relations d'un sujet à une proposition, et que pour en rendre compte il faut distinguer les états de croyance des objets de croyance.

* LEWIS, David K., 1984, "Putnam's Paradox", Australasian Journal of Philosophy 62:3, pp. 221-236, reprinted in Lewis, Papers in Metaphysics and Epistemology, Cambridge University Press, 1999, pp.56-77.
  • Philipp Keller, SA ou SP
  • "Putnam a construit une bombe qui menace de détruire la philosophie réaliste telle que nous la connaissons et que nous l'aimons. Il explique comment il a appris à cesser de s'inquiéter et à aimer la bombe. Il se réjouit du nouvel ordre des choses qu'elle amènera. Mais nous qui continuons de vivre dans la zone ciblée, nous ne sommes pas d'accord. La bombe doit être interdite. La thèse de Putnam (la bombe) est que, en vertu de considérations issues de la théorie de la référence, cela n'a pas de sens de supposer qu'un théorie empirique idéale, aussi vérifée que possible, puisse néanmoins être fausse parce que le monde n'est pas comme la théorie dit qu'il est." (Lewis, "Putnam's Paradox").

Connaissance


* UNGER, Peter, 1971 "A Defence of Skepticism", The Philosophical Review, 80:2 (Apr., 1971), pp. 198-219.
  • Ghislain Guigon, SP
  • Peter Unger défend l'idée que de la même façon qu'à strictement parler rien n'est véritablement plat ou vide, à strictement parler nous ne savons presque rien - pas même que nous ne savons presque rien.

GOLDMAN, Alvin, 1979, "What is justified belief?", in G.S. Pappas, Justification and Knowledge, Dordrecht, Reidel. Trad. fr. "Qu'est-ce qu'une croyance justifiée?", in J. Dutant et P. Engel (eds) Philosophie de la Connaissance, Paris, Vrin, 2005.
  • Anne Meylan, SA
  • Selon Goldman, la justification de nos croyances ne dépend pas des raisons que nous pouvons donner en leur faveur, ni de l'évidence qu'elles peuvent avoir en elle-même ou du fait de notre expérience sensible, mais de l'origine de ces croyances: elles sont justifiées si elles résultent d'un processus cognitif fiable (une mémoire qui fonctionne bien, des organes de la vision en bonne santé, etc.). Cela implique, notamment, qu'une croyance peut être justifiée sans que nous sachions qu'elle l'est, ou en d'autres termes, que notre rationalité n'est pas transparente à nous-mêmes.

SOSA, Ernest, 1980, "The Raft and the Pyramid", Midwest Studies in Philosophy, 5. Trad. fr. "Le Radeau et la Pyramide", in J. Dutant et P. Engel (eds) Philosophie de la Connaissance, Paris, Vrin, 2005, pp.143-178.
  • Anne Meylan, SA
  • Selon les épistémologues traditionnels (fondationnalistes), nos croyances forment une pyramide où des croyances de base soutiennent toutes les autres. Selon d'autres (cohérentistes), nos croyances sont comme les éléments d'un radeau qui se soutiennent les uns les autres sans qu'aucune sous-partie ne soutienne tous les autres. Sosa soutient que tous sont obligés une forme plus abstraite de fondationnalisme, le fondationnalisme formel, et défend le fondationnalisme traditionnel.

LEWIS, David, "Elusive Knowledge", Australasian Journal of Philosophy, 74:4, pp.549-567. Trad. fr. "Insaisissable connaissance", in J. Dutant et P. Engel (eds) Philosophie de la Connaissance, Paris, Vrin, 2005, pp.353-390.
  • Julien Dutant, SA
  • A première vue, on sait que si on n'aurait pas pu se tromper. Je peux deviner sur quelle face le dé va tomber, mais pas le savoir, parce qu'il aurait pu tomber sur une autre face et je me serais trompé. Le problème, c'est qu'en y réfléchissant bien, il y a des possibilités d'erreur partout: complots de la CIA, hallucinogènes dans l'eau du robinet, conspirations de menteurs, ou un malin génie. C'est pourquoi le sceptique semble avoir raison. Mais c'est un fait qu'il n'a pas raison: nous savons beaucoup de choses! Pour affirmer cela, il semble qu'il faille se résigner à être faillibiliste, c'est-à-dire à admettre qu'on sait mais qu'on peut se tromper. Lewis propose une théorie contextualiste de la connaissance, qui selon lui permet d'éviter à la fois les écueils du fallibilisme et du scepticisme, mais en passant tout près de chacun.

* KEELEY, Brian L., 1999, "Of Conspiracy Theories" Journal of Philosophy, 96:3, pp.109-126.
  • Philipp Keller, SA ou SP
  • Keeley attaque l'intuition forte et largement partagée selon laquelle on peut isoler un ensemble d'explications, les théories de la conspiration infondées, auxquelles nous ne devrions pas donner notre assentiment, par définition. Autrement dit, qu'il y aurait des critères pour distinguer les bonnes théories de la conspiration des mauvaises.

Philosophie de l'Esprit et de l'Action


* DAVIDSON, Donald, 1969, "How is Weakness of the Will Possible", reprinted in Davidson, Essays on Actions and Events, Oxford University Press, 1980. Trad.fr. Davidson, Actions et événements, Paris, PUF, 1993.
  • Amanda Garcia, SP

* DRETSKE, Fred, 1979, "Simple seeing", Body, Mind and Method, pp.1-15, reprinted in Dretske, Perception, Knowledge, and Belief, Selected Essays, Cambridge University Press, 2000, pp. 97-113.
  • Olivier Massin, SA ou SP)
  • Soutient qu'il existe un voir simple, dénué de contenu de croyance positif, par exemple, que quelqu'un peut voir une table sans voir que c'est une table, ni même avoir aucun autre concept de celle-ci.

NAGEL, Thomas, "What is it like to be a bat", The Philosophical Review 83:4, pp. 435-50. Trad fr. "Ce que la fait d'être une chauve-souris?", in Nagel, Questions mortelles, PUF, 1983.
  • Julien Dutant, SA
  • Nagel soutient qu'il existe des faits irréductiblement subjectifs, qu'on ne peut connaître qu'en en faisant l'expérience, comme ce que cela fait d'être une chauve-souris. Il en conclut que l'expérience consciente n'est pas réductible aux faits objectifs qui sont l'objet des sciences.

* NAGEL, Thomas, 1969, "Sexual Perversion", Journal of Philosophy, 66, pp 1-17.
  • Philipp Keller, SA ou SP
  • Défend le concept de perversion sexuelle contre l'idée que la notion n'a pas de sens (i.e., l'idée que les "perversions" sexuelles sont simplement des désirs sexuels qui peuvent être mauvais pour des raisons sanitaires ou morales, mais qui ne sont pas à proprement parler des désirs pervertis).

Ethique et Politique


* FRANKFURT, Harry, 1994, "Autonomy, Necessity and Love", in Fulda and Hortsmann (eds), Vernunftbegriffe der Moderne, Klett-Cotta, p.433-447, reprinted in H Frankfurt, Necessity, Volition and Love, Cambridge University Press, 1999.
  • Julien Dutant, SA
  • Frankfurt définit l'amour comme le fait de se soucier d'autrui pour lui-même. Selon lui, l'amour consiste moins ce qu'on ressent (ce n'est pas une émotion) ni dans ce qu'on pense de l'objet aimé (ce n'est pas un jugement de valeur), mais dans un ensemble stable de désirs et de préférences qu'on a au nom de l'objet (c'est une volonté).

* FELDMAN, Fred, 2002, "The Good Life: a defense of attitudinal hedonism", Philosophy and Phenomenological Research, 65:3, pp.604-628.
  • Olivier Massin, SA ou SP
  • L'hédonisme est la thése selon laquelle ce qui fait la valeur de la vie, c'est le plaisir. Feldman distingue le plaisir comme sensation du plaisir comme attitude (enjoyment, appréciation), et distingue la valeur d'une vie pour celui qui la vit de sa valeur pour le monde ou pour les autres. Il soutient que ce qui fait la valeur d'une vie pour celui qui la vit, c'est le plaisir comme attitude.

* BERLIN, Isaiah, 1958, "Two Concepts of Liberty", reprinted in I Berlin, Liberty, Oxford University Press, 2002 , pp. 166-218.
  • Olivier Massin, SA ou SP
  • Berlin distingue deux concepts de liberté, la liberté négative (l'absence de contrainte) et la liberté positive (la présence d'un contrôle de la part de l'agent, par exemple la participation au décisions politique), et défend la liberté négative.

FRANKFURT, Henry, 1986, "On Bullshit", reprinted in The Importance of What We Care About, Cambridge University Press, 1988, pp. 117-134. Trad fr, Harry Frankfurt, De l'art de dire des conneries, Paris, 10/18, 2006.
  • Julien Dutant (SA)
  • Frankfurt soutient que l'art de dire des conneries (le "bullshit") est distinct à la fois de la bêtise et du mensonge, et il le définit comme le mépris de la vérité.

* FRANKFURT, Harry. 1971. "Freedom of the Will and the Concept of a Person" Journal of Philosophy 68: 5-20. Reprinted in Frankfurt, The Importance of What We Care About, Cambridge: Cambridge University Press, 1987.
  • Julien Dutant, SA
  • Frankfurt soutient que la liberté de la volonté consiste en une volonté de second ordre. Je peux à la fois vouloir un bonbon mais en même temps ne pas vouloir vouloir cela (parce que je pense que c'est mauvais pour ma santé). Selon Frankfurt, une telle volonté n'est pas libre. Par opposition, une volonté libre est celle qui veut vouloir ce qu'elle veut.

* FRANKFURT, Harry. 1969, "Alternate Possibilities and Moral Responsibility", Journal of Philosophy 66: 829-39. Reprinted in Frankfurt, The Importance of What We Care About, Cambridge: Cambridge University Press, 1987.
  • Julien Dutant, SA
  • Frankfurt soutient que quelqu'un peut être moralement responsable d'un acte même s'il n'aurait pas pu agir autrement.

WILLIAMS, Bernard, 1979, "Moral Luck", in Moral Luck, Cambridge University Press, 1981. Trad. fr. "La fortune morale", in Williams, La Fortune Morale, PUF, 1983.
  • Julien Dutant, SA
  • Résumé: à venir

NAGEL, Thomas, 1979, "Moral Luck", in Mortal Questions, Cambridge University Press, 1979. Trad. fr. "La fortune morale", in Thomas Nagel, Questions Mortelles, PUF, 1983.
  • Julien Dutant, SA
  • A première vue, quelqu'un ne peut pas être moralement jugé pour des choses qui échappent à son contrôle. Donc, deux personnes qui ne diffèrent pas en ce qui concerne ce qui est sous leur contrôle devraient être jugées identiquement du point de vue moral. Pourtant, nous évaluons différemment le conducteur qui a tué un enfant qui s'est trouvé là et celui qui a conduit de la même façon, mais n'a rencontré personne. Dans la mesure où la présence ou l'absence de l'enfant échappe au contrôle de l'agent, doit-on dire que le premier n'est pas responsable de la mort de l'enfant? Ou peut-on être jugé pour des cas qui échappent à notre contrôle?